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Franz Marc,
peintre précurseur allemand
Le peintre Franz Marc, allemand, né en 1880, et mort près de Verdun en 1916, a gardé, de son séjour parisien en 1903, le plus vif intérêt pour les travaux d’innovation initiés par Gauguin et quelques autres. Dans le mouvement « des couleurs fauves », il s’est singularisé, et s’est fait connaître, en particulier à travers son « cheval bleu » (« Blaues Pferd ») en 1911, par un style très libre pour l’époque dans la représentation des animaux

On trouvera quelques références possibles, par exemple à partir de l’ouvrage « Lexikon der Künstler » de Mme Partsch, Ed Carl Hanser Verlag 2006 : on pourra retenir de Franz Marc une étroite coopération avec Kandinsky dans un contexte artistique expressionniste allemand. Mais la véritable singularité qui particularise Franz Marc réside dans son respect très talentueux des profils animaliers, qui s’entremêle dans des libertés de couleurs très imaginaires.
Et surtout, les références retiennent le thème d’un monde équestre.

En termes de possibilités techniques pouvant paraître un peu saugrenues, il y a toutes sortes d’effets qui touchent de nos jours à la banalité, à l’instar de la retouche d’image produite sur la photographie présentée ici. D’une part, cela reprend d’une certaine manière les effets de Franz Marc, par lesquels la représentation d’un animal réussit à s’insérer en fait dans un univers. Et d’autre part, ce qui est devenu un peu banal aujourd’hui l’était probablement un peu moins en 1911…

Certes, les événements de 1914-18 ont stoppé net des carrières professionnelles qui pouvaient paraître prometteuses : celle de Franz Marc fut du nombre dont la communauté artistique bavaroise déplora la perte, mais en honora les mérites dès 1919. La peinture dite du « cheval bleu » (« Blaues Pferd ») devint emblématique de cette gloire posthume accordée à notre peintre précurseur.
Le caractère précurseur s’évalue en particulier dans le contexte de l’expressionnisme allemand et des développements des années 20, parmi lesquels on comptera des œuvres du dadaïste George Grosz. Puis le fascisme s’instaura ; et, en 1937, la peinture dite du « cheval bleu » devint emblématique d’un bannissement culturel officiel, sous le qualificatif « d’un art dégénéré » (« Entartete Kunst ») …

Il n’en demeure pas moins la pertinence d’une représentation par laquelle un animal peut s’insérer dans un univers.